lundi 10 août 2015

Odyssée du 1er au 8 août : La Croisière s'amuse (ou pas)

Après quelques jours sans nouvelles, il est grand temps d'abreuver le lecteur fidèle de nouvelles fraîches sur cette Odyssée menée par un équipage inédit !
Aventure, joies, espoir, déception, rebondissement, ellipses narratives, crème fraîche et gâteau au chocolat, tels sont les ingrédients de ce périple des temps modernes que nous allons te narrer. Lecteur, installe-toi confortablement, ça va commencer...

1er août : (Troon - Lady Bay)
Daniel & Danièle passent le "flambeau" à leurs 2 fils, Pierre et Patrick, et au narrateur dont l'identité vous sera révélée à la fin du récit (oui lecteur, après ces jours d'abstinence, tu as légitimement envie d'être tenu en haleine, tu fais jouer ton droit au suspense et tu as raison ! Le narrateur l'a bien compris).
Départ de Troon, au sud de Glasgow après un déjeuner d'anniversaire des frangins autour du fameux gâteau au chocolat "de la Maman" (une institution dans la famille). L'équipage est frais et dispo, les cales sont pleines de vivres, direction Port La Forêt, 500 miles plus au Sud.
Patrick, Pierre et Benoît
Première journée, "facile" le long de la côte écossaise avec un peu de soleil en prime. Arrivée de nuit sur une mer d'huile, le réveil nous permettra d'admirer le paysage typiquement "Scottish". Un vrai plaisir après une nuit de... 3 heures : Bref une bonne mise en jambe. Vous l'aurez compris, on n'est pas au Club Med ; dure transition pour Patrick après l'hôtel 3 étoiles en demi-pension en Crète. Finis les 35 degrés et les nuits de 9 heures...

2 août : (Lady Bay - Howth)
Aujourd'hui... c'était long !!! dixit Patrick. ça tape !! nous répète Pierre. Journée difficile entre la pluie, le vent et les vagues. On se refile le mal de mer à tour de rôle.
Vent favorable le matin mais tournant sud à partir de 21h forcissant à 25kt établi...
Il fait froid, il pleut quand le "terminus" est enfin en vue vers 19h00... Le moral remonte avec la perspective des "pâtes carbos" à l'arrivée. Hélas ! Il nous faudra encore pas moins de 5 heures avant d'y goûter.
Signe qui ne trompe pas : partis depuis 48 heures, le gâteau au chocolat "de la Maman" est toujours intact !! (de multiples recherches dans les archives de la Marine Nationale, nous indiquent que ce phénomène n'avait jamais été observé de mémoire de marin). L'équipage est vraiment fatigué...

3 août : (Howth - Wicklow)
A l'Ouest, rien de nouveau... non on déconne :-) !!!
"Petite journée" mais très dense. Coincés entre la côte et les hauts fonds, on est trimballés par les vagues et la mer "dégueulasse".
Pierre et Patrick finissent trempés, pleins de sel pendant que je me déleste d'un petit surplus qui encombrait mon estomac. Pas le temps de manger. Arrivée vers 19h30. Dîner, une bonne douche et dodo dans la foulée. Nous n'aurons même pas l'envie, la force de nous lever pour assister au feu d'artifice qui démarre à seulement 20 mètres du bateau !
Pierre se demande toujours où sont passées les vahinés ;-)

Note pour plus tard : Wicklow, c'est beau mais seulement sur les photos !

4 août : (Wicklow - Arklow)
Enfin on tape dans le gâteau !!!
Le moral est bien remonté après une vraie nuit au port, une douche et un petit-déjeuner.
Je propose une session douche vers 11h30, ce à quoi je me vois répondre : "Pourquoi faire ?? Deux douches en moins de 12 heures, c'est contraire au règlement."

La journée de navigation ne durera que 4 heures entre pluie, grains, soleil, vent et surtout changement constant de configuration (Trinquette, Génois, 1 ris, 2 ris, 3 ris...).
Arrivé à Arklow et direction le ALDI pour refaire le plein. Pierre en profite pour s'acheter des chaussures neuves et surtout SECHES !! Le bonheur...
Les deux femmes à la sortie du supermarché n'ont toujours pas compris pourquoi Pierre était si heureux de changer de chaussures dès la sortie du magasin (littéralement sur le palier !).
Session restaurant puis une pinte au pub pour télécharger les photos de Minette. Le papa est content (Gaga !).
Ce programme chargé nous amène doucement à rentrer au bateau à 21h45. L'équipage sombrera directement dans un sommeil réparateur après avoir fièrement lutté jusqu'à... 22h05 !

5 - 6 août : (Arklow - Les Scilly)
Le narrateur :" Ah c'est cool, on part à 15h00 et on arrive à 20h00".
Patrick : "Ouai... le lendemain !"

Vous l'aurez compris cette nav' va être longue et éprouvante (surtout pour le narrateur dont la pudeur face au mal de mer lui fera passer sous silence certains détails de cette journée par l'utilisation très à propos de "l’ellipse narrative").
Départ costaud du port sous la pluie. L'équipage est trempé après seulement 30 minutes. Le Harbour Master d'Arklow nous avait prévenu : "Aujourd'hui, personne ne sort, vous passerez la journée au pub."
Pourquoi ne l'avons-nous pas écouté ? J'ai passé une bonne partie de la nuit à me le demander...
Pourtant nous n'avions pas reproduit les erreurs des jours précédents : gros déjeuner avant de partir (la fameuse salade de concombre accompagné d'une ration de pâtes carbo pour légionnaire affamé). Grosse étape en perspective, le moral est au plus haut, tous les préparatifs effectués. Bref on est prêt à en découdre !

Hélas, notre "mission galère" ira au delà de nos espérances (Engagez-vous qu'ils disaient !). On en a chié, il n'y a pas d'autre mot !
La galère, la vraie. Trempé, assailli par le mal de mer (la gerboulade permanente) et le froid... l'équipage vit ses plus beaux moments sur son frêle esquif.
Pierre maudit son équipement, faisant la liste de sa prochaine commande au Père Noël. Patrick bougonne tandis que le narrateur essaie de survivre au mal de mer.
On a ni mangé, ni bu pendant toute la nuit, attendant, guettant la fameuse bascule qui se fait sournoisement désirée...
Pierre : " On a compté les heures jusqu'à la bascule ; quand la bascule est arrivée... c'était PIRE !!!"
Voilà tout est dit. Une nuit humide, inhospitalière, froide et noire dont on se souviendra...
Le tableau final sera adouci au petit matin avec la visite providentielle de plusieurs dauphins venus tenir compagnie à Patrick pendant son quart au petit matin.
On croise un vieux gréement de toute beauté et un géant des mers, pur produit de la mondialisation : un porte container de 280 mètres de long. Nous sommes décidément tout petit sur cette immensité.
Arrivé aux Scilly de nuit (comme d'hab' !) et nuit sur un mouillage entre Tresco et Bryer. Nous sommes enfin aux portes du Paradis :-) A nous le Fish & Chips !!

7 - 8 août (Les Scilly - La maison !)
Levé à 10h00 sous la pluie. Encore...
La fatigue et la pluie nous enlèvent toute envie de sortir l'annexe. Tant pis pour le Fish & Chips auquel nous nous accrochions tous les jours depuis le départ. But ultime de notre périple qui nous a permis de tenir par tous les temps.
Départ à 13h00 pour prendre les vents portants. Enfin du vent de Nord / Nord Ouest :-)). Et du Soleil  !! Le retour sera agréable. Une véritable "partie de plaisir" en comparaison avec la traversée de la Mer d'Irlande. Une nav' de nuit et nous avons l'île d'Ouessant en vue. Les dauphins nous accompagnent encore au petit matin pour cette dernière journée.
Journée sous le soleil de Bretagne et arrivée à 18h30 à Port La Forêt, accueilli sur le pont par le Papa.

Comme dans chaque aventure de nous 2 célèbres guerriers Bretons, la fin de notre périple sera fêté comme il se doit autour d'un banquet à l'ombre du pommier familial, le sanglier étant remplacé par 2 énormes côtes de bœuf ! 

vendredi 7 août 2015

Escale aux Scilly

Pikourous est à Tresco et l'équipage se repose après leur traversée de la mer d'Irlande hier.

jeudi 6 août 2015

Retour Pikourous

Pikourous, après une escale à Howth et Arklow est en route vers les Scillys avec semble t-il de bonnes conditions et un vent portant d'ouest modéré.
Dernière position AIS au large de Wiklow.

jeudi 30 juillet 2015

Bilan 2015

Alors, cette navigation 2015 ???

1400 nautiques en 3 mois et 140 heures de moteur
53 étapes (mouillages et ports)

Les points forts
  • Des paysages magnifiques, des mouillages superbes
  • Des rencontres sympathiques.
  • Beaucoup d’animaux marins rencontrés.
  • Un bateau grosso modo en forme, en particulier le nouveau génois a donné toute satisfaction. Mais nous avons eu trop peu l’occasion de mettre un spi.
  • Des marinas et mouillages organisés de plus en plus nombreux, en particulier dans les Hébrides extérieures

Les points faibles
  • La météo : de très nombreux coups de vent tout au long de l’été, et un grand manque de soleil; Les Écossais parlent d’un record de 40 ans…
  • Deux pannes gênantes sur le bateau : une batterie morte après 2 ans de fonctionnement et une corrosion fatale du renvoi d’angle du guindeau qui a nécessité le remplacement de la pièce (Merci au SAV Fora marine).
  • Le taux de conversation livre / euro très défavorable.
  • L’Ecosse n’est plus une destination aussi aventureuse. Les mouillages organisés tendent à remplacer les zones de mouillage à l'ancre (Tobermory par ex) mais elle est aussi plus chère (15£ la bouée à Plockton !).


C’est toujours l’été… quelquefois frais et mouillé !

Lundi 27 juillet, nous sommes allés visiter le château de Rothesay (en ruine mais bien présenté et très instructif) en attendant que le vent diminue… Mais pas trop ! Car après le coup de vent, il n’y aura plus de vent. Nous profitons donc de son dernier souffle pour rejoindre l’île de Arran et son mouillage de Lamlash.
Lamlash sur Arran
Les 3 premières heures sont sympa. La dernière avec un vent tombé à 15 nœuds dans une mer fort agitée, un peu moins ! Nous choisissons pour cette première nuit un mouillage au pied de Holy Island qui nous protège mieux de la houle d’Est. Et le lendemain, le mouillage est tranquille : nous pouvons nous approcher du village de Lamlash et des transports en commun de l’île. Tour en bus tant qu’il pleut, ballades dès que c’est possible et escalade du point haut de l’île, Goat Fell à 874 m : nous passons un agréable moment… Même sous une courte averse de grêle là-haut… Mais c’est la fin de notre navigation pour 2015.
Grêle en haut du Goatfell à 874 m

Jeudi nous traversons l’estuaire de la Clyde (au moteur car le vent est toujours aux abonnés absents) pour rejoindre la marina de Troon, où aura lieu la relève de l’équipage samedi.

dimanche 26 juillet 2015

Un petit morceau d’été dans la Clyde !

Vendredi 24 juillet, après une attente un peu longue pour obtenir l’éclusage qui nous a libéré, nous avons rejoint la marina de Tarbert… 11 nautiques plus au Sud. Pas de vent, mais du soleil : autant en profiter à terre ! Nous avons eu le temps de voir un troupeau de marsouins : sympa. Et le lendemain, nous avons profité d’un vent faible et capricieux mais bien placé pour admirer le « kyle » de Bute, un cheminement relativement étroit entre deux rives magnifiques au Nord de l’île de Bute. Le soleil ne gâte rien, et c’est un autre monde auquel nous nous ré-habituons : les paysages sont beaucoup plus doux, les terres beaucoup plus habitées et les plans d’eau beaucoup plus fréquentés !
Les mouillages que nous avons visités ne convenant pas pour nous protéger des vents d’Est annoncés, nous avons donc rejoint le port principal de l’île Bute, Rothesay. Comme pour Tarbert, il s’agit d’un port naturel et utilisé depuis l’Antiquité, mais largement « arrangé » par les constructions humaines. Il reste qu’on s’y sent bien, et que les ballades sont dans les deux cas très intéressantes. Les manœuvres des ferries, la visite du dernier bateau à aubes et à vapeur ajoutent de l’animation, de même que les fermetures régulières  d’accès au port ou la passerelle dont il faut demander l’ouverture pour se glisser dans un carré de 50 m sur 50 m entouré de quais, avec « quelques » autres bateaux ! Le coup de vent annoncé prend du retard, mais nous profitons de l’île…


jeudi 23 juillet 2015

Une belle navigation pour quitter la région, et le canal de Crinan

Mardi 21 juillet a été une belle journée… après une nuit agitée. Agitée et courte, puisque pour entrer dans le canal de Crinan, il nous fallait passer le Dorus Mor (un cap avec des courants qui peuvent atteindre 8 nœuds) avant 13 heures, à environ 30 nautiques de Lochaline. Le petit matin était toujours couvert, mais lumineux et le vent s’était assagi. Après quelques squalls (rafales dûes à des vents catabatiques) sous le vent de l’île de Mull nous avons même enlevé le ris. Nous avons vu des phoques à plusieurs reprises et même une loutre. Nous avons admiré les marmites créées par le courant (à 5 nœuds lors de notre passage…) dans le Sound de Luing. Et une demi-heure avant d’entrer dans le canal, le vent est tombé, nous laissant effectuer tranquillement nos manœuvres d’attente puis l’entrée dans le canal. C’est toujours la première écluse la plus difficile à prendre : les pare-battage ne sont pas là où il le faudrait, les amarres choisies ne sont pas adaptées… Avec un peu de rodage, c’est même amusant ! D’autant que si le prix du passage par le canal a augmenté, des étudiants (tes) assurent le maniement de toutes les écluses : facile ! A 14h00, nous avions passé  écluses et nous accordions un apéro-déjeuner-sieste. Une ballade sur les hauteurs pour saluer la partie Nord-Ouest de l’Ecosse que nous quittions en prenant le canal nous a donné un peu de spleen : certes, nous n’avons pas eu les conditions météo que nous aurions souhaitées, mais la région reste magnifique…
Mercredi et jeudi, nous avons pris notre temps dans le canal : 3 heures de navigation et 7 écluses au maximun ! 
Nous attaquerons demain la dernière partie de notre croisière, dans la Clyde où nous confierons le bateau à nos enfants.

Les hirondelles sur notre amarre




Juste pour donner un coup de main